Doctorants, les ficelles du métier
La séance débute par une introduction littéraire humoristique de David Douyère, animateur de la table ronde avec Aurélia Lamy. « A quoi vous servira ce doctorat ? A rien ? Alors pourquoi le passer ? » Le ton est donné : il s’agira pendant l’heure suivante d’expliquer les tenants et aboutissants de ces longues années de travail.
Il est tout d’abord expliqué que, bien que perçue comme l’ultime aboutissement de la thèse, la soutenance n’en est pourtant qu’une étape. Il faut donc pouvoir envisager l’avenir au-delà. Certains docteurs deviennent chargés d’études ou experts, il faut donc savoir parler de son parcours de doctorant comme d’un parcours professionnel, avec des capacités et une expérience.
Cependant, la soutenance reste actuellement la préoccupation centrale des doctorants présents, aussi les intervenants tentent d’apporter quelques conseils pour bien s’y préparer : assister à d’autres soutenances, participer aux séminaires organisés par les doctorants, étudier dans une certaine mesure les pré-rapports…
Françoise Bernard explique ensuite en détails les modalités d’inscription au CNU. Le comité évalue les dossiers en prêtant attention à l’enseignement exercé par le candidat. Une pratique de l’enseignement ou une association à des activités pédagogiques peut donc être bénéfique, car cela témoigne d’un véritable investissement.
Pendant son doctorat, l’étudiant est généralement amené à faire des vacation (chargé d’un cours entier ou chargé d’un TD en coopération avec un enseignant chercheur). Le contrat doctoral permet au doctorant d’assurer des fonctions d’enseignement ou d’expertise, afin de le préparer à un avenir professionnel au-delà de sa thèse.
Le rôle d’ATER (Assistant Temporaire d’Enseignement et de Recherche) représentant par ailleurs une charge de travail très lourde, il est préférable de le garder pour la période de fin de thèse.
En ce qui concerne la candidature au CNU, il est nécessaire de témoigner d’une expérience de production :
D’après les textes du ministère, le doctorant doit produire au moins 1 papier de qualité dans une revue qualifiante en premier auteur, plus diverses autres.
D’après les textes propres au CNU, le doctorant doit produire au moins 2 articles scientifiques de qualité ou équivalents.
Après avoir rappelé aux doctorants les différents éléments de composition d’un dossier de candidature au CNU, la parole est donnée à Bernard Miège, directeur de publication de la revue qualifiante « Les enjeux de l’information-communication ». Il énumère les erreurs les plus souvent commises par les doctorants lui envoyant leurs articles afin d’être publié : articles ayant déjà été refusés ailleurs et non retouchés, articles truffés de fautes d’orthographe ou de syntaxe, articles voulant rendre compte de l’intégralité de la thèse… Il précise également que beaucoup de doctorants envoient leurs articles très tardivement et voudraient être publiés immédiatement, sans tenir compte du temps que prend la réalisation de la revue. Enfin, il termine en expliquant qu’il est préférable de rendre un article en fin de thèse afin d’être le plus pertinent possible.
Le texte lu en introduction de la table-ronde est un texte de Pierre Dac, paru dans la revue l'Os à moelle n°39 le 3 février 1939, "Jean Allahune passe son doctorat - es lettres ?.... es sciences ? - Non, ès scaroles"
RépondreSupprimer(in Pierre Dac, L'Os à moelle, 1938-1940, anthologie de Jacques Plessis, Paris, Omnibus, 2007, p.502-4)
dont seule la conclusion de l'extrait cité est ici évoquée.
D. Douyère